Du gestionnaire de richesse au créateur de valeur : une transition nécessaire pour la jeunesse gabonaise
- David Mboussou
- 15 mai
- 3 min de lecture

Le Gabon est un pays riche. Riche de ses ressources naturelles, de ses paysages, de sa biodiversité, mais aussi (et surtout) de son potentiel humain. Pourtant, notre rapport à la richesse mérite aujourd’hui d’être interrogé. Car si nous avons longtemps appris à gérer la richesse, il nous faut désormais apprendre à la créer.
Une économie historiquement fondée sur la rente
Pendant des décennies, le fonctionnement de notre économie a reposé sur un modèle de rente, alimenté par l’exploitation de nos matières premières (pétrole, manganèse, bois) par des compagnies étrangères. L’État, en redistribuant une partie de ces revenus, a soutenu un système qui a fait du secteur public la principale voie d’insertion pour les jeunes. Cela a contribué à ancrer, dans notre imaginaire collectif, l’idée que l’emploi vient de l’extérieur, qu’il est à recevoir plus qu’à inventer.
Bien sûr, le pays n’est pas resté figé. On a vu émerger des initiatives structurantes, comme la valorisation locale du bois à travers le Partenariat Public-Privé avec GSEZ, qui a permis le développement d’une industrie de transformation au Gabon. Mais le changement de modèle mental, lui, reste encore à approfondir.
Changer de posture : devenir créateur de valeur
Aujourd’hui, dans un monde en mutation, où la jeunesse est de plus en plus nombreuse et les ressources publiques plus limitées, nous devons opérer un virage culturel : passer du statut de gestionnaire de richesse à celui de créateur de valeur.
Créer de la valeur, c’est plus qu’une ambition économique. C’est une posture. Une philosophie. C’est comprendre que, face à un besoin ou un manque, je peux être porteur d’une réponse. C’est l’essence même de l’esprit entrepreneurial : identifier un besoin réel, proposer un produit ou un service adapté, et ainsi transformer une idée en opportunité. L’entrepreneur ne consomme pas seulement le monde, il le façonne.
Ce que nous défendons à travers l’Initiative Jeunesse Autonome
C’est cette dynamique que nous cherchons à insuffler à travers l’Initiative Jeunesse Autonome, en tant qu’ONG Gabon Terre Avenir, en charge de la communication du projet. Dans notre ligne éditoriale, nous avons fait le choix de mettre en avant les valeurs de création de valeur : la proactivité, la responsabilité, l’innovation, l’écoute des besoins du terrain.

Nos contenus ne visent pas simplement à relater des actions. Ils veulent incarner un état d’esprit, celui d’une jeunesse debout, capable d’agir, de créer, de structurer son environnement. Qu’il s’agisse d’un jeune artisan, d’un développeur numérique, ou d’un porteur de projet local, chacun est un vecteur de valeur pour son territoire.
Construire un imaginaire nouveau
Changer un pays, c’est aussi changer les histoires qu’on raconte. Il ne suffit pas de parler d’autonomisation ; il faut rendre visible ce que cela implique : les efforts, les échecs, les apprentissages, la dignité retrouvée dans l’action. C’est tout le sens de notre ligne éditoriale, qui donne la parole à ceux qui, chaque jour, passent à l’acte.
En somme, nous voulons réconcilier la jeunesse avec son pouvoir créateur. Dire à chacun : tu n’es pas condamné à attendre. Tu peux être à l’origine de valeur. Tu peux être l’initiateur d’un changement (aussi modeste soit-il) mais profondément significatif.
Car le Gabon de demain ne sera pas celui qui aura bien géré ce qu’on lui a laissé, mais celui qui aura su inventer sa propre richesse.
Par David Mboussou, Responsable Communication de l’Initiative Jeunesse Autonome – ONG Gabon Terre Avenir
Comentários